Cette chronique a été pro­posée durant des années par notre col­lab­o­ra­teur  Jean-Charles Veg­liante. Cette pre­mière édi­tion date d’oc­to­bre 2016.

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Pour cette antholo­gie, nous pro­posons quelques exem­ples – par­fois sin­guliers mais d’après nous bien car­ac­téris­tiques – de la poésie ital­i­enne majeure et par­fois “mineure” ou minorée mais non moins impor­tante, venue après l’immense tra­vail fon­da­teur de Dante Alighieri : aus­si bien en ce qu’elle a pu con­stituer une source pour d’autres lit­téra­tures européennes et au delà (on pense surtout à Pétrar­que), que par son irré­ductible par­tic­u­lar­ité, sou­vent occultée ou ignorée de ce côté des Alpes.

Le presque-même et l’apparente facil­ité de pas­sage d’une langue à l’autre, de formes inno­va­tri­ces ou insti­tu­tion­nal­isées à d’autres (ici sem­blant aller de soi), et aus­si la prox­im­ité cul­turelle indé­ni­able entre les deux académies – ital­i­enne et française –, ont sou­vent agi à l’inverse de ce qu’on aurait pu atten­dre, éloignant les pré­ten­dues “sœurs latines” au lieu de les rap­procher pour de féconds échanges. Non que ceux-ci n’aient pas eu lieu, au moins depuis l’époque des trou­ba­dours descen­dant vers la Pénin­sule, puis avec la Pléi­ade pétrar­quisante en sens inverse, enfin à nou­veau de Paris en direc­tion de l’Italie (et du reste du monde), mais trop sou­vent de façon asymétrique ou – en France surtout –  inter­mit­tente, sans échap­per à la ten­dance assim­i­la­trice, à cette accul­tur­a­tion sûre de son bon droit dont notre pays a don­né bien d’autres exem­ples ; et au cen­tral­isme, duquel l’infinie var­iété des dialectes, par­lers, langues locales ital­i­ennes (par­fois rich­es déjà d’une vaste lit­téra­ture) ne pou­vait qu’avoir à pâtir. Comme quoi, la poésie elle-même n’échappe pas à l’idéologie et, plus sim­ple­ment, à l’histoire dans laque­lle s’ancre son expression.

La trans­duc­tion, suiv­ant l’acception néologique que j’en avais pro­posée dès les années 80 du siè­cle dernier (voir D’écrire la tra­duc­tion, 19962) voudrait éviter cet écueil, aus­si bien que celui des récri­t­ures, certes intéres­santes – j’en con­nais d’ailleurs quelque chose – voire géniales (Bon­nefoy) mais par trop éloignées de l’ébranlement que doit con­tin­uer de trans­met­tre dans le texte d’arrivée, à mon avis, l’œuvre orig­i­nale en sa dif­férence. L’opération créa­trice d’un texte nou­veau, par déf­i­ni­tion autonome dans la langue-cul­ture de des­ti­na­tion, ne devrait jamais nég­liger cette pos­ture pre­mière, fil­iale si l’on peut dire, rel­a­tive­ment au texte de départ : Amont dévers, résur­gence et source qui seraient à la fois nôtres et com­munes à l’autre ver­sant, étranges dou­bles adret ou ubac selon la per­spec­tive adop­tée – et vraisem­blable­ment tan­tôt alternés, partagés en fonc­tion du type de texte orig­i­nal à trans­duire. À amen­er donc, sans détourne­ment, vers l’autre pente, en accep­tant d’y être nous-mêmes trans­portés… facile à dire ! Il n’y a pas d’ancillarité, pas même de mod­estie : dans cer­taines lim­ites qui sont celles de leur temps, nous croyons bien qu’il y a des ver­sions “défini­tives” (avec guillemets). Et pro­vi­soires donc. C’est sou­vent alors d’une petite con­ver­sion qu’il s’agit, au moins momen­tanée – nou­v­el oxy­more –, par exem­ple devant tel poème dialec­tal mod­erne, pour lequel n’existe lit­térale­ment aucun type d’équivalence pos­si­ble dans une langue aus­si cen­trale et nor­mée que la française. Et que dire du rythme… Alors, plus que jamais, traduire sera aus­si trans­former, en une méta­mor­phose qui ne devrait pas devenir annex­ion – voire au mieux récri­t­ure – mais demeur­er au plus près de l’étranger per­tur­bant, fût-il dans le cas des deux proches voisines qui nous occu­pent une sorte de fam­i­li­er étrange.

Faut-il pré­cis­er que ce choix, ter­ri­ble­ment lim­ité sans doute, n’est au demeu­rant que celui d’un lecteur par­mi d’autres, avec les préférences et aus­si les capac­ités de cri­tique et d’écriture qui se man­i­fes­teront d’emblée, en bonne pra­tique-théorie : autant dire sub­jec­tif, encore qu’un cer­tain nom­bre de lim­ites et de règles moins dis­cuta­bles y aient été respec­tées. Nous pen­sons en effet que la langue – d’origine et de des­ti­na­tion en l’occurrence –, les langues donc, restent tou­jours sou­veraines, pré­dom­i­nantes pour la déli­cate et indis­pens­able com­mu­ni­ca­tion lit­téraire, sans laque­lle risque de s’étioler toute trans­mis­sion. Rel­a­tive­ment exten­si­bles, si l’on peut dire, elles ne sont pas celles de la doxa, en principe… La langue vers laque­lle se dirige le flux ver­bal et musi­cal (et son rythme) doit être “inven­tée” en quelque façon : mais qu’est-ce à dire ? Certes poussée jusqu’à ses extrêmes, ouverte à la ren­con­tre avec l’étranger, bous­culée et renou­velée peut-être, mais non « sub­ver­tie » comme on s’est plu à le pré­ten­dre un peu gra­tu­ite­ment, sous peine encore une fois de clô­ture et d’entre-soi stéril­isants. La révo­lu­tion est ailleurs, si elle existe. La fidél­ité aus­si – qui a dit, par exem­ple, qu’il faudrait ren­dre la rime par la rime ? – à con­di­tion de ne pas oubli­er de « traduire la forme », pri­mor­diale en tous les cas. Alors, oui, une rime indi­quant par exem­ple la fin d’une séquence (d’une stro­phe) doit être resti­tuée : le sens, au delà des sig­nifiés par­ti­c­uliers, est à ce prix. Dans le vaste océan des pos­si­bil­ités, l’écrivant quel qu’il soit, et le tra­duc­teur plus que tout autre, se meut aus­si libre­ment qu’il le désire, sans ris­quer une asphyx­ie hors de l’eau. Son milieu naturel, d’échange et d’accueil entre les langues, est en fin de compte var­ié mais unique, monde séman­tisé de l’humain au sein duquel toute ren­con­tre – et la survie dans la trans­duc­tion même – demeure prat­i­ca­ble. Dante, ren­dant grâce à son maître Brunet Latin, par exem­ple : « com­ment [au monde] l’homme peut gag­n­er l’éternité » (Enfer, XV). Sub­lime illu­sion, leurre du lit­téraire, bien sûr. 

Pour ce qui est de la poésie ital­i­enne, une autre don­née objec­tive serait qu’elle représente au bas mot la moitié de toute la Lit­téra­ture de l’aire italo­phone, canon­ique ou non : de quoi nous ras­sur­er, quelles que soient les lim­ites de notre sélec­tion présente. Et de la réus­site (autonome) dans la langue de des­ti­na­tion, le français écrit – par­fois à l’occasion par­lé-écrit, gageure encore plus ardue –, la langue en bref des poètes d’aujourd’hui. Les textes suiv­ent, dans l’ordre qui sera celui d’une Antholo­gie pos­si­ble : un livre par­mi beau­coup d’autres, au fil et au gré d’affinités, de regroupe­ments à la fois formels, sen­si­bles et thé­ma­tiques. Reste donc à lire, à sim­ple­ment s’avancer jusqu’à « touch­er les vête­ments » de l’autre (Hölder­lin, Die Wan­derung), dans l’autre texte ici amené au plus près de notre attente.

Pre­mière livraison :

-      Pétrar­que, évidemment… 

(Le son­net d’abord,

 tel qu’en lui-même enfin…)

                   “Désir fou qui espère…”

Vous qui écoutez en vers épars le son
de ces soupirs dont je nour­ris­sais mon cœur
aux pre­miers temps de la juvénile erreur,
quand j’étais presque autre homme que je ne suis,

du style divers où je pleure et raisonne
entre vaine espérance et vaine douleur,
si vous avez con­nu l’épreuve d’amour,
j’espère trou­ver pitié, sinon pardon.

Or je vois enfin com­ment de tout le monde
j’ai été longue fable ; et donc, bien souvent,
revenant sur moi, de moi-même j’ai honte ;

et cette honte est le fruit de mon délire
et le repen­tir, et claire­ment savoir
que ce qui plaît au monde n’est qu’un bref songe.

F. Petrar­ca, R.V.F., i

L’adorable pâleur qui recouvrit
D’un nuage amoureux le doux sourire,
À mon cœur se mon­tra si souveraine
Qu’il vint à sa ren­con­tre en mon visage.

Alors je con­nus comme, au Paradis,
On sait tout l’un de l’autre, tant fut plaine
La pen­sée bien­veil­lante, que ne virent
Hormis moi aucuns, qui ailleurs s’engagent.

Tout angélique aspect, tout geste aimable
Qui jamais apparut en femme éprise,
Com­paré au sien serait négligeable.

Elle tenait bais­sés ses beaux yeux fiers,
Et se taisant dis­ait, de moi comprise :
Qui, mon fidèle ami, veut te soustraire ?

F. Petrar­ca, R.V.F., cxxi­ii

Jamais sur un toit passereau solitaire
autant que moi ne fut, ni bête en un bois,
si je ne vois son vis­age, et ne connais
d’autre soleil, ni d’autre objet pour ces yeux.

Des larmes sans fin sont mon plaisir suprême,
le rire deuil, tout mets poi­son et absinthe,
la nuit angoisse, et le ciel bleu m’est de plomb,
et un rude champ de bataille mon lit.

Il est bien vrai que le som­meil, comme on dit,
est par­ent de la mort, s’il sous­trait le cœur
à la douce pen­sée qui le tient en vie.

Fer­tile pays, le seul aus­si heureux,
vertes rives fleuries, ombreuses vallées,
vous pos­sédez mon bien, et moi je le pleure.

F. Petrar­ca, R.V.F., ccxxvi

Francesco Petrar­ca, Rerum Vul­gar­i­um Frag­men­ta (Can­zoniere)

-      Un écho loin­tain, par-dessus Leopardi :

(non plus sonnet,

mais Bal­la­ta min­i­ma)

       Le passereau solitaire

Toi dans la tour ancienne,
   passereau solitaire,
   tu essaies ton clavier,
   comme en son sanctuaire
   moni­ale prisonnière
   l’orgue, à ses doigts légers ;

que, pâle tout-à-coup,
   saisit l’étonnement
   de trois notes cachées,
   dans l’orgue, seulement
   trois, fuyant comme mots
   ensevelis, en paix.

D’un loin­tain sanctuaire
   empreint de mort encens
   dans ses grands caveaux vides,
   par le silence immense
   tu envoies tes trois notes,
   ô esprit solitaire.

Gio­van­ni Pas­coli, Myri­cae 1896

Cf.  https://www.recoursaupoeme.fr/chroniques/avec-une-autre-po%C3%A9sie-italienne/j‑c-vegliante‑1

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-       Tout autre chose bien sûr, Michel-Ange : 

                      (Madri­gal)

Quel est celui qui de force à toi m’amène,
hélas, hélas, hélas,
lié ser­ré, où libre suis d’entraves ?
Si tu peux enchaîn­er autrui sans chaînes,
et si sans mains ni bras tu m’as mis en cage,
qui me défendra con­tre ton beau visage ?

 Rime (M. 1)  

                       (Son­net)

Tout vide clos, tout espace couvert,
quoi que ce soit qu’une matière enserre
con­serve la nuit, tant que vit le jour,
con­tre ses lumineux solaires jeux.

Et si elle est vain­cue par flamme ou feu,
le soleil chas­se (ou lumière plus vile)
et la prive de ses divins atours,
au point que l’entame un sim­ple petit ver.

Ce qui s’offre au soleil et se travaille
en mille graines et plantes diverses,
le rude laboureur du soc l’assaille ;

mais seule l’ombre sert à planter l’homme.
Donc les nuits sont plus saintes que les jours :
l’homme vaut plus que toutes les semailles.

Michelan­ge­lo, Rime (Son. 42)

-       Et Del­la Casa, vers un maniérisme ? 

Ô Som­meil, ô de la calme, humide, ombreuse
Nuit paci­fique fils ; ô des pleins de maux
mor­tels récon­fort, doux oubli des malheurs
si lourds dont la vie est âpre et douloureuse ;

sec­ours ce cœur qui souf­fre et n’a de repos
désor­mais, et ces mem­bres las et fragiles
soulage-les : vole vers moi ô Sommeil,
étends tes ailes brunes sur moi et pose.

Où est, loin du jour lumineux, le silence ?
et les rêves légers qui sans traces sûres
ont pour habi­tude de suiv­re tes pas ?

Hélas, en vain je t’appelle et ces obscures
froides ombres, je les flat­te en vain. Ô draps
pleins d’âpreté, ô nuits poignantes et dures !

G. Del­la Casa, Rime

-       Des salons…     

           Femme qui coud

Oui c’est un dard, non l’aiguille
dont use en son ouvrage
celle, neuve Arach­né d’amour, que j’adore :
pen­dant qu’elle pique et brode son beau lin,
de mille pointes perce mon cœur, et point.
Mal­heureux, ce trop charmant
fil de sang qu’elle tire,
coupe, noue, et affine, tourne et retord,
sa belle main chérie,
c’est le fil de ma vie.

                                                   G. B. Mari­no, Madri­gale LXXIV

                Sif­flet XXXIII

Voici un démen­ti en plein sa gueule
à quiconque oserait nous affirmer
que Mur­to­la ne sait pas bien poeter
et qu’il devrait retourn­er à l’école.
   Je sens que monte en moi une ire folle
quand j’entends que quelqu’un veut le blâmer ;
car nul ne saurait faire s’étonner
comme lui fait, en sa moin­dre parole.
   Est du poete la fin l’étonnement
(je par­le du suprême, non du bouffe) :
qui ne sait stupé­fi­er, qu’il aille au ban.
   Moi je ne lis jamais ses choux, ses touffes,
sans soulever de stu­peur mes sourcils :
com­ment être à ce point un imbécile !

                                                                             G.B. Mari­no, Mur­tolei­de

-       et des prisons :

                     Au cachot

Comme va vers le cen­tre tout corps pesant
depuis la cir­con­férence, et comme encore
dans la bouche du mon­stre qui la dévore
la belette court crain­tive et minaudant,

ain­si quiconque de sci­ence grand amant,
qui plein d’audace depuis le marais mort
passe à la mer du vrai, dont il s’énamoure,
dans notre hôpi­tal vient finir à la fin.

Que les uns l’appellent ‘l’antre à Polyphème’,
d’autres ‘palais d’Atlante’, cer­tains ‘de Crète
le labyrinthe’, et cer­tains ‘le fond d’Enfer’

(car là ne vaut faveur, savoir, ni rosaire),
je peux te le dire ; au demeu­rant je tremble :
c’est bas­tion voué à tyran­nie secrète.

T. Cam­panel­la, Opere

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Qui pénètre en cette hor­ri­ble sépulture
où règne une pérenne cruauté
trou­vera écrit sur ces murs du Tartare :
“Quit­tez l’espérance vous qui entrez !”
Il fait jour ici autant qu’en nuit obscure,
tou­jours à souf­frir, sup­port­er, peiner,
car on ne sait jamais ni le jour ni l’heure
d’un retour à la chère liberté.

G. Di Michele, Opere “Cui trasi…” 

Cf.  https://www.recoursaupoeme.fr/essais/un‑p%C3%A9trarquiste-sicilien‑m%C3%A9connu/j‑c-vegliante

-       ou pris­ons intérieures : 

            Le pre­mier dormeur
l’un, fœtal, dort, 
à la fois res­pi­ra­tion et apnée
accu­sa­tion et pénitence
mémoire arrachée et idée
luisante mais bannie…

pourquoi ain­si s’attester
alors qu’il est un vieux désormais ?

dans l’inconscience il souffle

sur ses genoux une autre
fer­vente vie

           Le deuxième
dort-il ? oh si une main
légère l’effleurait
comme un rose pastel
sur un papi­er jaune !…

comme une langue vive
sur la peau brûlée !… 
la géo­gra­phie du sang
viendrait à la surface…

(seule sa tempe bat
dans le corps ensaché
et sa mine éteinte
cache s’il fut heureux)

         Le troisième
ne dort pas : il est empêtré
dans un enfer où de
râpes langues le haranguent
qu’il a du mal à contenir…

s’embrèchent les veines
dans la pénible querelle…
pour­suit en son intérieur
une écharde à l’envers…

s’il se sou­vient ? oui, il se souvient !
mais tout a été instigué…
un jour, cette heure, peut-être…
mais tout est là déphasé

Euge­nio De Sig­noribus, Trinità dell’esodo (2011) 

Cf. http://poezibao.typepad.com/poezibao/2015/09/anthologie-permanente-eugenio-de-signoribus.html

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Jean-Charles Vegliante

Né à Rome, Jean-Charles Veg­liante a enseigné à la Sor­bonne N.lle — Paris 3, où il dirige le Cen­tre Inter­dis­ci­plinaire de Recherche sur la Cul­ture des Echanges http://circe.univ-paris3.fr Tra­duc­teur de Dante (prix Halpérine-Kamin­sky 2008) et des baro­ques, il a pub­lié en 1977 une antholo­gie française de la poésie ital­i­enne de la fin du XXe siè­cle (Le Print­emps ital­ien, bilingue) et traduit Leop­ar­di, D’An­nun­zio, Pas­coli, Mon­tale, Sereni, For­ti­ni, Raboni, A. Rossel­li, M. Benedet­ti et d’autres poètes ital­iens. Il a édité les textes ita­lo-français de De Chiri­co, Ungaret­ti, A. Rossel­li, Mag­nel­li. Il est l’au­teur de D’écrire la tra­duc­tion, Paris, PSN, 1996, 2000. Sa poésie paraît en revue (Le nou­veau recueil, Le Bateau Fan­tôme, L’é­trangère, Almanac­co del­lo Spec­chio) et sur le net (Recours au Poème, for­maflu­ens, Le parole e le cose) ; par­mi les titres pub­liés en vol­ume : Rien com­mun (Belin), Nel lut­to del­la luce / Le deuil de lumière (trad. G. Raboni, bilingue Ein­au­di 2004), Itin­er­ario Nord (Vérone, 2008), Urban­ités (Paris, 2014), Où nul ne veut se tenir (Brux­elles, 2016). Il a édité une nou­velle ver­sion de Dante Alighieri (La Comédie, bilingue) dans la col­lec­tion Poésie chez Gal­li­mard.. En 2019, Jean-Chal­res Veg­liante pub­lie Son­nets du petit pays entraîné vers le nord et autres juras­siques (L’ate­lier du grand tétras).